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1831- 1918 : Nous débutons cette
généalogie à partir de la période qui s'étend de l'indépendance du pays (1831)
jusqu'à la Première Guerre Mondiale (1914-18). Pendant toute cette période, le
jeune Etat belge reste une terre d'asile pour tous les libéraux dissidents,
révolutionnaires de la réaction, artistes en disgrâce des pays limitrophes.
Mais parallèlement à cette ouverture de principe, la Police Spéciale surveille
étroitement les nouveaux arrivants, dresse des registres, espionne, et parfois
expulse, particulièrement les étrangers «politiques». La première figure de
l'étranger véhiculée par l'Etat belge à cette période est donc celle de « l'étranger-espion ».
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1945 : Dans l'après-guerre, la relance de la production
s'accompagne d'une nouvelle campagne de recrutement d'ouvriers, polonais
notamment, mais surtout italiens. La catastrophe de Marcinelle en 1956, dans
laquelle 262 mineurs meurent au fond d'une mine du Bois du Cazier, interrompt
la collaboration entre la Belgique et le gouvernement italien en termes
d'approvisionnement de main-d'oeuvre étrangère. L'immigration change alors de
nature. D'un côté, de nouvelles frontières s'ouvrent pour faire fonctionner les
mines et l'industrie lourde wallonnes, notamment Oujda et Nador au Maroc[1] et Emirdag en Turquie.
Cette période est donc marquée par une image de « l'étranger-travailleur » (la gestion de l’immigration
est à ce titre sous la tutelle du Ministère du Travail). Mais petit à petit, constatant le vieillissement de la population
« autochtone », le regroupement familial s'impose comme base du
peuplement étranger en Belgique.
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1962 : À partir de 1962, l'immigration est dite « touristique ». C'est-à-dire
que la voie de « double autorisation [2]» n'est plus appliquée et
remplacée par un visa touristique. Les immigrés-travailleurs, à leur arrivée en
Belgique, sont régularisés après examen médical. Il y a donc une espèce
d'accord tacite entre patronat, syndicat et Police des Etrangers de contourner
la loi en vigueur (de la « double-autorisation »). A peu près 200 000
travailleurs immigrés seront alors régularisés en tant que
« touristes ». Mais à partir de la fin des années 60', panique des
instances syndicales qui craignent une concurrence déloyale des travailleurs
étrangers, exacerbée en 1967, par une récession économique, doublée d'une
montée du chômage. On revient alors à la législation de la « double
autorisation » et on l'applique de manière stricte. Le problème étant que
les travailleurs étrangers continuent d'affluer avec la stratégie du visa
« touristique », mais ils ne sont dorénavant plus régularisés une fois
arrivée en Belgique. Ils passent directement du statut de
« touriste » à celui de « clandestin ». Naissance de la
figure de l'« étranger-(travailleur)-clandestin ».
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1971 : En parallèle de ces
mesures de restrictions de l'immigration par le travail, le ministère de la
justice s'en prend aux étudiants étrangers « par une lettre
confidentielle de mars 1970 demandant aux directeurs d’établissements scolaires
de renforcer les contrôles à l’égard de leur public étranger »[3]. Cette
mesure provoque le premier mouvement
de grève de la faim entrepris par des étudiants étrangers de l'UCL pour
réclamer l'égalité de leurs droits. Cette grève sera rejointe par plusieurs
étudiants belges solidaires. Ce mouvement entérine une première phase de
politisation de la figure de l'immigré. Ce mouvement entérina en un sens une phase de
politisation de la figure de l'immigré en tant que « sujet » d’un
combat social et politique réclamant des droits.
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1973 : En 1973, une
manifestation de « travailleurs immigrés » est organisée, sous
l'égide de l'instance syndicale FGTB-Bruxelles. En France, avait débuté
entre-temps le Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA). Il avait mené plusieurs
actions de grève de la faim dans plusieurs villes de France. En référence à ce
mouvement, en mars 1974, plusieurs « travailleurs immigrés » demandent au
MRAX d'obtenir les autorisations nécessaires
pour faire une manifestation qui devait partir du parvis Saint-Jean-Batiste à
Molenbeek. L'autorisation sera officiellement accordée aux manifestants, puis
instantanément annulée. Le rassemblement aura quand même lieu et sera
lourdement réprimé par les forces de l'ordre (charges, arrestations,...). Cet
événement marqua le début de la montée en puissance des revendications de
droits égaux et provoqua l'occupation de
l'Eglise Saint-Jean-Nicolas à Schaerbeek, suivi instantanément par un appel
à la grève de la faim. L'appel débute par ces mots : « c'est nous
les immigrés, c'est nous les étrangers, c'est nous les travailleurs, c'est nous
les hommes. C'est nous les esclaves des temps modernes. Nous sommes des
travailleurs immigrés (7 tunisiens et 9 marocains) qui faisons la grève de la
faim à l'Eglise Saint-Jean-Nicolas». Ce mouvement de grève, qui a recueilli
un grand soutien de la part d'autres nationaux, prolonge le mouvement de
politisation de la figure du migrant entamée par la grève de l'UCL. La grève de
la faim s'étend du 22 mars au 1er avril. Le matin du 1er, la police fait
effraction dans l'Eglise, arrête les 16 migrants en grève, les emmène à l'aéroport,
où les attend sur le tarmac un avion prêt à décoller. Ils seront tous (!)
expulsés vers leur pays d'origine deux heures après l'évacuation de l'Eglise.
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1974 : Fermeture des frontières : En 1974, suite à l'aggravation de la dite « crise économique »
par celle du pétrole, le Conseil des
ministres décide, sans la moindre consultation du parlement, l’arrêt officiel
de l’immigration. Objectif : immigration zéro ! « On sait que
cette option demeurera plus symbolique que réelle mais elle marqua un tournant
dans la politique d’immigration en la dissociant de la politique patronale et
en convertissant le « problème des travailleurs immigrés » (permis de
travail, apaisement de la concurrence avec les travailleurs nationaux) en
« problème des immigrés » (intégration des établis et refus ou renvoi
des autres) [4]». A partir de la
fermeture actée des frontières, une nouvelle figure de l'étranger va émerger,
celle de « l'étranger-demandeur
d'asile ». En contrepartie, le
gouvernement procéda à une phase de régularisation massive des travailleurs immigrés.
Cette campagne de régularisation se fit grâce à une large médiation des
partenaires sociaux. Le double rôle des syndicats, FGTB et CSC, dans les phases
de négociation était d’une part, former et informer politiquement les militants
issus de l'immigration en les incluant dans la communauté des travailleurs et
d’autre part, amoindrir le poids du patronat dans l'opération de régularisation[5]. Entre 5000 et 8000 dossiers seront traités sur les 40.000
« travailleurs-immigrés» présents sur le territoire en 1974[6].
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Dans
le courant des années 80', l'arrêt de l'immigration par le travail ne permis
plus l’accès au territoire que via la demande d'asile. Une nouvelle sociologie
de migrants, notamment féminine et infantile, qui tranchait avec celle des
années 1960-70 (travailleur, masculin) fît alors son apparition.
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En 1987, suite à la réforme de la loi de
1980 sur l'asile, le « demandeur d'asile » (dernière voie légale
d'entrée sur le territoire) devient la nouvelle figure du problème pour le
gouvernement. Ce dernier commence à « gérer » la question de l'Asile
avec des chiffres, des stocks, des flux, alors que jusque là, la question de
l'asile était une question individuelle et humanitaire conditionnées par des
droits fondamentaux. Dès le 1 er janvier 1988, les gens qui arrivent pour
demander l'asile doivent attendre la « phase de recevabilité » de leur
dossier (2 ou 3 jours) (c'est-à-dire la phase d'analyse de leur dossier
permettant de lever les soupçons de « faux-demandeurs -d'asile »).
Ils attendent ainsi dans la zone de transit de l'aéroport. Problème : trop
de personnes attendent dans la zone. On estime, en effet, que l'Etat doit
prévoir des emplacements de transit, permettant de faire
« patienter » les demandeurs d'asile en attendant l'analyse de leur
dossier C'est donc dans ce contexte de fantasme du « faux demandeur
d'asile » que murit l'idée des centres de rétentions et qu'on construira à
titre provisoire un container (le 127) pour stocker les migrants pendant la
phase de recevabilité. Mais le provisoire se transforme petit à petit en
permanent. En 1993, une loi généralise
les centres fermés et étend sa fonction également pour les demandeurs
d'asile déboutés (donc pas seulement en attente d'une réponse) en attente
d'expulsion. En 1996, enfin, les lois « Vandelanotte » (voir infra),
inscrivent dans le droit belge les accords de Schengen et sont l'occasion de
durcir encore la loi de 1980.
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En juin 1996, 300 migrants en situation irrégulière (essentiellement
maliens et sénégalais) occupent l'Eglise
Sain-Bernard à Paris pour exiger leur régularisation, après avoir occupé
l'Eglise Saint-Ambroise quelques mois auparavant. L'occupation de
Saint-Bernard, qui sera évacuée par 1500 CRS le 23 août 1996, est devenu un
mouvement référent dans la généalogie des mouvements de lutte contre les
politiques migratoires en France mais également en Belgique (voir infra).
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Quelques
années plus tard, les lois « Vande Lanotte », traduisant, en 1996, les Accords de Schengen en droit
belge, provoqueront une véritable levée de boucliers de l’opinion publique, et
plusieurs associations de citoyens, plus ou moins radicales, verront le jour en
soutien aux migrants irréguliers à la fin des années 1990[7].
Poussés dans le dos par ces dernières, divers collectifs de migrants
irréguliers multiplieront les occupations d'églises à partir de 1997 (Plus
d’informations dans BEAUCHESNE, Marie-Noël, « La mobilisation autour des
sans-papiers et le blocage des régularisations par un gouvernement en fin de
parcours (juillet 98-juin 99) », L'année
Sociale, 1999 ).
Ces occupations abriteront très souvent des campagnes de grèves de la faim,
secondées par des comités de soutien.
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Le
22 septembre 1998 l’assassinat de Sémira Adamu par
les policiers chargés de son expulsion provoque un émoi populaire sans
précédent[8]. L’intensification
du mouvement d’occupations d’églises et la démission du ministre Louis Tobback,
contraint le gouvernement à une
régularisation massive, mais ponctuelle[9] de 42
000 dossiers sur 60 000 déposés, le 22 septembre 1999[10] (1
an après la mort de Sémira Adamu).
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Malgré
les milliers de dossiers régularisés, la
campagne de 1999 n’instaura aucun critère permanent de régularisation. Les
occupations d'Eglises et de bâtiments publics par les sans-papiers déboutés se
multiplièrent donc en conséquence : 2001 ouverture de
l’« Ambassade Universelle »
dans l'ancien bâtiment de l'ambassade de Somalie. Ce lieu organise de manière autonome
permanences sociales et juridiques pour migrants et réunions de coordination
entre sans-papiers et soutien. 2003 occupation Eglise des Minimes par
des iraniens en grève de la faim rejoints deux mois plus tard par une centaine
de réfugiés Afghans en grève de la faim à l'Eglise
Sainte-Croix à Ixelles (voir infra). Quelques mois plus tard, plusieurs
centaines d'iraniens déboutés entament une grève de la faim dans les locaux de
l'ULB.
·
Au
début des années 2000, le collectif « Union
de Défense des sans-papiers » (UDEP, ci-après)[11],
inspiré par les mobilisations de migrants à l’Eglise Saint-Bernard à Paris
(voir supra), allait concrétiser la mise sur pied d’une organisation composée
uniquement de personnes sans papiers. Celle-ci cherchait, dans une perspective
d’autonomie vis-à-vis des associations belges, à instaurer un rapport de force
à même de faire adopter une loi (la « loi UDEP ») prévoyant des
critères de régularisation permanents et non-exclusifs[12].
Les occupations d'Eglises et de bâtiments publics[13]
par des « sans-papiers » déboutés se multiplièrent en conséquence
dans plusieurs grandes villes du pays. La loi UDEP ne sera finalement jamais
adoptée au Parlement, mais l’expérience UDEP a témoigné d’un potentiel de
mobilisation des « sans-papiers » et d’une capacité à créer eux-mêmes
les espaces de contestation à travers le pays.
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2003 : occupation des
Iraniens à l’Université libre de Bruxelles (ULB) (plus d’infos ?)
·
2003 : Les premières mobilisations pour l’obtention d’un droit de
séjour des immigrés Afghans en Belgique remontent à 2003. A l’époque, le
ministre de l’intérieur Patrick Dewael (OpenVLD), alors en charge de la gestion
migratoire, avait décidé l’expulsion de plusieurs centaines de demandeurs
Afghans déboutés. En réaction, une cinquantaine d’entre eux décidèrent
d’occuper l’Eglise Sainte-Croix à Ixelles[14].
Jusqu’en 2008, les demandeurs d’asile originaires d’Afghanistan bénéficieront
officiellement de la « protection
subsidiaire »[15]
en tant que ressortissants d’un pays en guerre, bien que l’application de
celle-ci se soit avérée, in fine, partielle et arbitraire.[16]
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2005 : occupation de
l’église Saint-Boniface (plus d’infos ?)
·
2008 : expulsion de
l’occupation Eglise d’Anderlercht (plus d’infos ?)
·
En
mars 2008, suite à la nomination de
la libérale flamande (Open VLD) Annemie Turtelboom au poste de ministre de la
politique d'asile et de migration, l’UDEP relança son réseau pour initier une
nouvelle occupation sur le campus de l'ULB afin de forcer la mise en place de
l’accord sur les « Attaches Durables » qui avait présidé au
gouvernement Leterme I. Cette première occupation fera rapidement tâche d’huile
et se propagera à la majeure partie des universités du pays[17] :
ULB – UCL – VUB – HELB – ULG – ISFSC – Saint-Louis. Toutes occupations se
solderont par des grèves de la faim.
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Novembre 2008 : L'UDEP a ouvert une
occupation dans les anciens bâtiments d'Electrabel, situés chaussée
d'Ixelles. Cette occupation, baptisée « Turterl'Home » en
l'honneur de la décriée ministre, accueille près de 500 personnes
« sans-papiers » de toutes les générations et origines. Le 18
novembre, après 2 semaines d’occupation, la police expulse les 500 occupants de
la Turtel’Home. L'expulsion donne lieu à un véritable « exode » dans
les rues d’Ixelles à la recherche d’un nouveau lieu d’occupation. Après une
brève tentative d'occupation de l’INSAS, le groupe d’exilés se retranche sur le
campus du Solbosch, dans le Hall des Sports[18].
Un deuxième front s'ouvre alors sur le campus et l'enjeu est de taille. Non
seulement il s’agit de conjuguer les deux occupations dans un renforcement
mutuel, mais en plus, le Hall des Sports de l’ULB accueille un très grand
nombre de personnes dans un espace. Cette situation inconfortable et précaire
rencontre l’avis défavorable des instances académiques. Le 25 novembre, le CA
de l’université se réunit pour statuer sur l'occupation du Hall des Sports. Un
rassemblement festif
chahute devant les portes du Conseil d’Administration et réclame des autorités
de l'ULB qu'elles prennent position en faveur des occupants du Hall des Sports[19].
Le CA décide de « tolérer » l'occupation du Hall des Sports et en
appelle au « monde politique » pour qu'il concrétise la circulaire.
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2009 : Occupation Rue royale (UDEP) (plus d’infos ?) :
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2009 : campagne de régularisation massive de 2009.
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2010 : Occupation rue des Chartreux (composée des
ex-grévistes de la faim non-régularisés)
· 2011 : Naissance de « Sans-papiers Belgique » (SPB) :
Le 15 septembre
2010, un groupe de « travailleurs sans-papiers » entame une action de
manifestation dans les rues de Bruxelles pour réclamer que leurs dossiers,
déposés en 2009, soient enfin régularisés. Deux jours plus tard, le même groupe
réitère cette action « coup de poing »[20].
Ces deux actions président à la formation d’un groupe de fait :
l’Organisation des Sans-papiers (OSP ci-après). Des mois plus tard, le 30 juin
2011, dans la lignée du mouvement des Indignés et des occupations de places,
l’OSP décide l’occupation de la Place Stalingrad à Bruxelles par des personnes
sans-papiers pour attirer l’attention sur les cas des dossiers non-régularisés
de 2009. Ce campement de fortune, rebaptisé « Indignés sans… »[21],
héberge une assemblée populaire quotidienne sur la thématique des sans-papiers.
Après plusieurs assemblées, quelques occupants officialisent leur organisation
sous le nom de « Sans-papiers Belgique ». A partir de l’évacuation de
la place Stalingrad, le jeune collectif se réunira chaque semaine à l’Espace
Anker, situé rue Marcq, dans le centre-ville pour organiser les manifestations
mensuelles. Le 19 juillet SPB manifeste devant les bureaux du secrétaire de
l’asile et migrations : « on
vit ici, on lutte ici, on reste ici… mais pas sans droits »[22].
Le 15 septembre c’est une
manifestation devant la bourse qui est organisée : « on régularise les capitaux, mais pas les sans-papiers ». En
octobre, SPB revendique le droit à la formation en communauté flamande. En
décembre, il organise une campagne contre les centres fermés et le 18 décembre
un rassemblement devant le centre fermé de Steenokerzeel. En janvier 2012, SPB
participe au rassemblement devant les bureaux de la nouvelle ministre de la
migration Maggie De Block (Open VLD). Le 3 février 2012 SPB est à l’initiative
de l’action « Etes-vous bien
intégrés ? » contre les nouvelles mesures de contrôle annoncées
par la Ministre. Le 14 février, le jour de la « Saint-Valentin », SPB
lance l’action « les sans-papiers
fêtent la Sainte-Régule », devant le cabinet de la ministre De Block,
suivie dix jours plus tard par l’action-théâtre « Dying » à la Gare Centrale. Chaque action est précédée d’une
assemblée, séance pédagogique qui façonne le discours politique –dont les
revendications dépassent bientôt largement le cadre de la résolution des
dossiers de 2009 – et porte sur les
enjeux globaux liés à l’immigration. A partir du mois de mars, SPB change de
stratégie d’actions pour favoriser la création d’une coordination des
« sans-papiers » à l’échelle européenne et lutter contre les mesures
mises en place par Frontex[23].
Du 2 juin au 2 juillet 2012, il entame une marche transeuropéenne des
« sans-papiers » reliant Strasbourg et Bruxelles pour
« l’égalité, la dignité et la justice sociale ». Ces marches
seront l’occasion de créer des alliances entre collectifs de
sans-papiers autonomes à l’échelon européen. A leur retour en Belgique,
SPB met sur pied un rassemblement place Stalingrad contre l’enfermement des
« sans-papiers » en centres fermés. En septembre, SPB manifeste pour
la formation socio-professionnelle des sans-papiers. Le 17 septembre 2012, Fouad,
membre de SPB, est expulsé vers le Maroc suite à une arrestation dans les
transports en commun. SPB manifeste son indignation : « Nous sommes tous Fouad ». Les actions politiques
reprennent en février de l’année suivante. Le 21 février 2013 : Manifestation
« Avec ou sans papiers, même
combat : Non à l’exploitation »[24].
Quatre jours plus tard, SPB manifeste contre la suppression de l’aide médicale
pour les personnes « sans-papiers ». 2013 : SPB organise une marche de solidarité avec les sans-papiers
à travers la Belgique (Bruxelles, Gand, Saint-Nicolas, Maline, Anvers,
Liège, Leuven, La Louvière). Le 21 janvier, SPB se rend au procès du collectif
du CAS et fait un discours en solidarité avec les 9 membres du collectif, jugés
pour des faits de rébellion liés à leur soutien à des migrants en lutte (voir
supra). Après le procès, est organisée une manifestation devant le ministère de
Mme De Block qui rassemble SPB, les Afghans et plusieurs associations
citoyennes venues en soutien. Quelques jours plus tard, en juin 2014, SPB
intègre le comité organisateur de la Caravane
des Migrants (voir infra) qui voit converger vers Bruxelles, du 20 au 28
juin, tous les collectifs de migrants européens que les marches de 2011 avaient
permis de mettre en réseau. Mais suite à des désaccords au sein de la
coordination organisatrice de l’événement, SPB décide de se retirer du comité
d’accueil des marcheurs quelques heures avant leur arrivée à Bruxelles. Cinq
jours plus tard, lorsque les marcheurs repartent, un porte-parole de SPB
diffuse un texte de dissolution du mouvement intitulé « La lutte continue… [25]».
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2013 : Naissance du Mouvement des
Afghans : Du
15 au 19 juillet 2013, néanmoins, sous l’impulsion d’acteurs associatifs et
juridiques, une semaine d’actions de sensibilisation à la cause des réfugiés
Afghans fut organisée à l’Eglise du Béguinage dans le centre de Bruxelles.
Durant cette semaine de sensibilisation, plusieurs actions politiques furent
entreprises pour interpeller l’opinion et les pouvoirs publics. C’est ainsi que
le 16 juillet 2013, 300 personnes se rassemblèrent devant le Conseil du
Contentieux des Etrangers. Le lendemain, les participants à la semaine
d’actions se réunirent devant le 127 bis pour une action symbolique de lâcher
de cerfs-volants. Le 18 juillet, ils se rassemblèrent devant la statue de
Gabrielle Petit, place Saint-Jean à Bruxelles, pour rendre hommage au combat
des femmes afghanes sur le chemin de la régularisation. Le dernier jour de la
semaine fut consacré aux enfants Afghans et organisé autour d’un panel de
discussions sur les droits des enfants réfugiés. Les actions de cette première
semaine de sensibilisation aboutirent, à la fin de l’été, à l’occupation par
plusieurs centaines d’Afghans des anciens bureaux de la Ligue des familles
situés au 127 rue du Trône à Ixelles[26].
6
septembre – 28 septembre 2013 : occupation rue du Trône
Pas
moins de 80 familles investirent, le soir du 6 septembre 2013, le bâtiment rue
du Trône. Les médias de masse et l'imaginaire
collectif des militants venus en soutien nommèrent cette mobilisation « Mouvement des 450 Afghans ». Les
occupants qui composaient ce collectif avaient entre 3 et 65 ans et la majeure
partie d’entre eux avait déjà introduit une demande d’asile que l’administration
belge leur avait refusée.
Trois
revendications communes présidaient à leur union : un moratoire sur
les expulsions vers l’Afghanistan – l’obtention d’un titre de séjour provisoire
en Belgique tant que la guerre perdurait – un débat de fond sur la politique belge en
Afghanistan.
Le 11 septembre 2013, une
première réunion du comité de soutien aux Afghans rassembla une quarantaine de
militants et membres d’associations. Le « Comité de soutien aux 450 Afghans »
naquit. Il proposa d’emblée une organisation en quatre groupes de travail
(« médical » - « logistique » - « enfants » -
« politique ») qui articula ses actions avec celles de l’Assemblée Générale bihebdomadaire
du mouvement[27]. Le
16 septembre, une conférence de presse, organisée à l’occupation rue du Trône,
officialisa le lancement de la campagne des afghans pour un statut légal en
Belgique. Dès le lendemain, les Afghans organisèrent une manifestation devant
le 127 bis à Steenokerzeel pour protester contre l’enfermement de réfugiés Afghans
déboutés. Deux jours plus tard, ils se rendirent aux commémorations de la mort
de Sémira Adamu[28] sur
la place Rouppe.
Le 25
septembre, les « 450 » et leurs soutiens organisèrent leur premier
rassemblement d’envergure : un immense sit-in pacifiste devant le bureau
du Premier ministre Di Rupo, situé rue de la loi. Cette manifestation fut
lourdement réprimée par les forces de l’ordre[29].
Quarante-deux Afghans arrêtés furent immédiatement transférés aux centres de
rétention de Bruges, Merksplas, Vottem et Steenokerzeel. Deux jours plus tard,
le collectif des Afghans fut expulsé de son squat rue du Trône. Le lendemain
ils se réunirent en protestation devant le cabinet Di Rupo mais furent à
nouveau repoussés violemment par la police.
28
septembre – 30 septembre : un passage par l’Eglise Sainte-Croix
Le 30
septembre 2013, le collectif des Afghans, sans occupation depuis deux jours,
demanda « asile » à l’Eglise Sainte-Croix à Ixelles, comme l’avaient
fait leurs prédécesseurs en 2003. Le curé de l’église les autorisa à rester jusqu’en
début de soirée le temps de trouver un autre quartier général. Le collectif des
Afghans fut alors accueilli provisoirement, pendant trois jours, sur le campus
de l’Université libre de Bruxelles (ULB).
30
septembre – 4 octobre : occupation du campus de l’ULB.
Le 1er
octobre, Navid Sharifi, un afghan de 23 ans, arrêté lors de la manifestation du
25 septembre, est expulsé vers Kaboul. Le lendemain, les « 450 » et
leurs soutiens, de plus en plus nombreux depuis leur passage par le campus
universitaire, réorganisent un rassemblement devant le siège du Parti
Socialiste à Bruxelles. Le 3 octobre, ils s’installent pendant une matinée entière
devant les bureaux de Maggie De Block et repartent le lendemain vers le cabinet
de Di Rupo. Le Premier Ministre leur refuse toujours l’entretien exceptionnel qui
devrait régler le dossier des Afghans.
4
octobre – 7 octobre : occupation chaussée de Charleroi.
L’occupation
à l’ULB a permis aux Afghans de rester physiquement unis le temps, pour le
comité de soutien, de trouver un lieu d’occupation plus pérenne. Ce fut chose
faite à partir du 5 octobre 2013 et les Afghans quittèrent le campus
universitaire pour occuper un bâtiment désaffecté sur la chaussée de Charleroi à
Saint-Gilles. Le 9 octobre, les porte-paroles des Afghans obtinrent du
bourgmestre de Saint-Gilles, Charles Piquet (PS) l’accord pour le maintien de
l’occupation. Malgré cet accord de principe, l’occupation fut évacuée dès le
lendemain par les forces de police.
8
octobre- 22 octobre : ré-occupation rue du Trône.
Après
l’expulsion chaussée de Charleroi, le collectif et ses soutiens n’eurent
d’autres choix que de retourner temporairement à l’occupation rue du Trône.
Quatre jours plus tard, le 11 octobre, les « 450 » ressortirent de
l’ombre pour un rassemblement devant le Palais de Justice de Bruxelles en
soutien à 4 Afghans dont les cas passaient en audience ce jour là. Le 18
octobre, ils organisèrent une action de blocage de l’Office des étrangers en
protestation à l’assassinat de Aref, membre du collectif des Afghans, rentré au
pays suite à une procédure de « retour
volontaire » et tué par balles par une milice talibane. La mort d’Aref
marquera profondément le collectif des Afghans. Elle deviendra le symbole de la
mauvaise foi de l’Office des étrangers, personnifié par son directeur Freddy
Rosemond . Cependant, cet assassinat intensifiera l’urgence d’une
résolution du dossier afghan. Le lendemain, les Afghans co-organisèrent, avec
le collectif « Sans-papiers Belgique », une manifestation
déambulatoire dans les rues de Bruxelles. Le 22 octobre, ils réitérèrent leur
action devant le cabinet du Premier Ministre puis devant le Parlement fédéral.
L’objectif était d’appuyer une interpellation en leur faveur au Parlement. Mais
c’était sans compter sur l’arrestation de 170 manifestants, parmi lesquels deux
blessés graves furent à déplorer. Suite à cette arrestation massive, quatre nouvelles
expulsions vers l’Afghanistan furent commanditées. Le soir du 22 octobre, le
collectif partit en manifestation sauvage pour protester contre ces expulsions.
Pendant leur absence, la police en profitera pour déloger définitivement
l’occupation de la rue du Trône.
23
octobre – 28 octobre : occupation bâtiment rue Jean Vandeuren.
Après
de multiples altercations avec la police fédérale le collectif organisa un
rassemblement, le 24 octobre, devant le ministère de l’intérieur de Joëlle
Milquet (CdH). Entre-temps, les Afghans avaient pris place dans une occupation
temporaire rue Jean Vandeuren à Ixelles.
29
octobre – 16 novembre : occupation rue de la Poste.
Le 29
octobre, les Afghans se déplacèrent dans une école désaffectée rue de la Poste
à Schaerbeek/Saint-Josse. Deux jours plus tard, ils se rassemblèrent à nouveau
devant le cabinet de Joëlle Milquet qui persista dans son refus de prendre
position sur les violences policières du mois précédent. Le 1er
novembre, à l’occasion du congé de la Toussaint, les « 450 Afghans »
marchèrent silencieusement de leur lieu d’occupation jusqu’au cabinet de Maggie
De Block en arborant des slogans en hommage à Aref. Ils réitérèrent le même
scénario le 7 novembre 2013.
16
novembre - … : Occupation à l’Eglise du Béguinage.
Le 19
novembre 2013, trois jours après l’expulsion de leur occupation rue de la
Poste, les Afghans se retrouvèrent à l’Eglise du Béguinage et entamèrent une
occupation avec l’accord du curé de l’église, Père Daniel. Le 22 novembre,
devant l’absence de réponse du pouvoir politique, deux membres du Comité de
soutien aux Afghans débutèrent une grève de la faim pour attirer l’attention
des pouvoirs publics sur l’urgence d’une résolution du dossier afghan. Ils furent
rejoints par un troisième gréviste belge sept jours plus tard. Cette grève
durera 30 jours sans entrevoir le moindre geste de la part des autorités en
charge. Le 25 novembre, les Afghans se rendirent à nouveau devant le cabinet du
Premier Ministre Di Rupo qui persista dans son refus de recevoir les membres du
collectif. Le lendemain, six membres du Comité de soutien occupèrent le siège
du Parti Socialiste à Bruxelles. Ils exigeaient de rencontrer Paul Magnette, alors
chef de file des socialistes francophones, pour qu’il interpelle la majorité
sur le dossier des Afghans. Ils seront finalement reçus par Gilles Mahieu le
lendemain matin. Le 4 décembre, une marche aux flambeaux, qui rassemblait 300
personnes, fut organisée dans le marché de Noël du centre de Bruxelles. Le 9
décembre, les Afghans organisèrent le blocage du siège du Mouvement Réformateur
à Bruxelles dans l’espoir d’obtenir un rendez-vous avec les cadres de ce parti.
Le lendemain, ils réitérèrent l’expérience au siège du PS à Bruxelles, mais la
stratégie ne s’avéra que très peu payante. Mise à part une visibilité
médiatique grandissante, aucun entretien avec aucun représentant de partis ne
leur sera accordé.
En
conséquence, l’Assemblée Générale du mouvement décida de changer de stratégie
et d’aller interpeller le Premier ministre à Mons, la ville dont il est
bourgmestre. Entre le 20 et le 22 décembre 2013, dans un élan largement relayé
médiatiquement, les Afghans et leurs soutiens entamèrent donc une marche de
trois jours vers Mons. Lorsqu’ils arrivèrent sur la place centrale, et devant
le refus du bourgmestre de les recevoir, les 300 marcheurs décidèrent de camper
sur la Grand Place de Mons. Elio Di Rupo n’aura d’autres choix que de fixer un
rendez-vous quelques jours plus tard en compagnie de Maggie De Block. Le 26
décembre, le rendez-vous avec Di Rupo et De Block aboutit à la proposition
d’une ré-introduction individuelle des dossiers des demandeurs Afghans. Les
deux politiciens promirent également un examen clément des dossiers les plus
complexes. Cette réponse sonna comme une victoire, et entérina la fin de la grève
de la faim des trois militants.
Mais
l’euphorie de cette annonce fut de courte durée. Très vite, les divergences de tactique
émergèrent au sein du collectif afghan. Les familles avec enfants étaient
confiantes quant à la résolution positive de leur dossier. A l’inverse, les
dossiers individuels concernant essentiellement les hommes célibataires risquaient,
presque immanquablement, d’être rejetés par l’Office. Lorsque les familles
insistèrent – poussées dans le dos par des associations de soutien humanitaire –
pour que l’ensemble du collectif redépose leurs dossiers, les hommes
célibataires appelèrent à maintenir le front uni contre les autorités
politiques. Alors que les divergences de tactiques faisaient encore débat, les
porte-paroles relancèrent l’idée d’une marche de plusieurs jours visant, cette
fois, le domicile de Maggie De Block à Merchtem. C’est sur fond de divisions
internes que l’ensemble du collectif s’engagea alors dans une marche de trois
jours, du 10 au 13 janvier 2014, à l’assaut de l’opinion publique flamande. Bien
que les marcheurs n’aient été reçus par personne, la ferveur collective qui
régnait pendant la marche donnait l’illusion d’une unité retrouvée au sein du
groupe des Afghans. Quelques jours plus tard, le 27 janvier, le collectif
organisa un tour des partis politiques à vélo et exigea d’être reçu par chacun
d’eux. Au final, aucun politique n’accepta de les recevoir et l’échec de cette
action alimenta à nouveau les divergences de tactiques internes.
Ce fut la dernière action
marquante du collectif des Afghans. Rien n’empêcha les velléités des familles à
réintroduire leur dossier, détricotant ainsi la perspective collective. Le
front des « 450 » s’effrita petit à petit. Au compte-gouttes, les
annonces de régularisation des familles eurent pour conséquence de vider
l’église de ses occupants, et avec eux la majeure partie du Comité de soutien.
Les hommes seuls, qui virent leur demande systématiquement rejetée par l’Office
des étrangers, tentèrent de résister un moment mais le cœur n’y était plus.
L’énergie collective qui avait porté jusque-là le mouvement se tarît à
l’annonce des régularisations partielles. Le 7 avril 2014, en guise d’ultime chant du cygne, les derniers occupants
rassemblèrent leurs soutiens pour une manifestation dans les rues de Bruxelles
après les élections en Afghanistan.
·
Juin 2014 : Caravane européenne des migrants pour la dignité et la
justice sociales
·
Fin Juin 2014 : Naissance des collectifs La Voix des Sans-papiers
et Groupe 2009.
·
Août 2014 : Naissance de la Coordination des sans-papiers
·
Janvier 2015 : Naissance du collectif « Groupe Ebola »
·
2015 : Marches des sans-papiers à Anvers et Wavre
·
2015 : Naissance du collectif Los Latinos por la Regularisacion
·
Septembre 2015 : Occupation du parc Maximilien par des candidats
réfugiés
·
25 Octobre 2015 : Grande manifestation pour la régularisation de
tous les sans-papiers
·
26 octobre 2015 : Ouverture de la Maison des Migrants (102, rue
Prince Royal, 1050, Ixelles)
L’histoire
continue de s’éc
[1] Le Rif, les zones des tamazigh/berbères, ceux
qui ont fait contre les français et les espagnols la guerre d'indépendance, le
Maroc de Hassan II réprime ces insubordonnés, enferme les plus politisés, mate
les villages en révolte, tolère la cultivation du hash et offre des passeports
pour l'émigration.
[2] La première autorisation est celle de l’employeur
qui engage un immigré pour un travail donné et une période déterminée. La
seconde autorisation est celle du Ministère du Travail.
L'administration
réclamait d'un travailleur-immigré de présenter une attestation de son parton
déclarant qu'il occupait un travail pour lui en vue d'obtenir de la part des
autorités politiques une régularisation permanente de son statut de
travailleur-clandestin. « La
procédure était la suivante : 1/ le patron fait un contrat d’un an, 2/ on
accorde un permis de travail et 3/ celui-ci amène le permis de séjour (« Rencontre avec Edwin Loof, responsable
syndical à la CSC », entretien réalisé par Gérald Hanotiaux, le 11
octobre 2004). Cette mesure laissait le champs libre aux pratiques
discrétionnaires du patronat : « les statistiques établies par la
FGTB de Bruxelles dans les premiers jours de l'opération montraient que 62% des
travailleurs clandestins qui s'étaient rendus chez leurs patrons pour demander
cette fameuse attestation s'étaient vus licenciés sur-le-champs » (ALALUF,
M. & DE SCHUTTER, R., Ibid., pg 95).
« Rencontre
avec Jean-Pierre Dupont, curé de
l’Eglise Saint-Jean et Nicolas », Interview réalisée par Gérald
Hanotiaux, le 26 septembre 2004.
[7] Citons d’une
part, la « Plate-Forme de Vigilance pour les Réfugiés et les
Sans-Papiers » (une quarantaine d'associations coordonnée par la Ligue des
Droits de l'Homme) et le « CIRE » (coordination des organisations
syndicales, antiracistes, humanitaires) qui donneront naissance au
« Mouvement National pour la Régularisation des Sans-papiers et Réfugiés
». Le MNRSPR regroupe une centaine d’organisations institutionnelles qui
entendent négocier suivant 4 axes, au nom des « sans-papiers » mais
sans pour autant leur participation, la régularisation de « plusieurs
catégories d'étrangers » (MAWET, Frédérique, « Et pendant ce
temps, le CIRE... » Revue Politique,
numéro hors-série 1 : « Réfugiés
étrangers en Belgique : vers un horizon solidaire », Bruxelles,
janvier 2005, pg 32.), plus uniquement des travailleurs. D’autre part,
des collectifs plus radicaux et parfois moins institutionnels comme le
« Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers » (CRACPE) ou le
« Collectif Contre les Expulsions » (CCLE) qui dénoncent « les lois inhumaines en vigueur en Belgique
(…) et se prononcent pour une revendication de régularisation générale,
collective, inconditionnelle et non limitée dans le temps » (voir BEAUCHESNE,
Marie-Noël, « La mobilisation autour des sans-papiers et le blocage des
régularisations par un gouvernement en fin de parcours (juillet 98-juin
99) », L'année Sociale, 1999 pg
259.). Ces collectifs de militants autonomes travaillent sur le terrain à
rendre visible l'aspect répressif et liberticide des politiques migratoires aux
yeux du public. Ils n’entendent pas participer aux campagnes de négociation
pour une régularisation. Ses membres se mobilisent pour empêcher des
expulsions, ils organisent des campagnes de parrainage de
« sans-papiers » enfermés.
Plus de 26000 personnes sont présentes aux
obsèques de Sémira Adamu.
« Les sans-papiers à Bruxelles »,
Dossier IEB DOSSIER RÉALISÉ PAR MOHAMED BENZAOUIA, NICOLAS PRIGNOT ET HÉLÈNE
QUOIDBACH in Bruxelles en Mouvements, n° 234, mars 2010.
VANDERMEERSCH, B., « La
régularisation selon le gouvernement arc-en-ciel », in L'Année
Sociale, 2000, pp. 80-93.
[11] Pour plus d’informations sur l’Union de défense
des sans-papiers (UDEP), voir le site : http://sanspapiers.skynetblogs.be/
[12] Le projet de
loi UDEP établissait cinq critères de régularisation permanents (une procédure
d’asile longue d’au moins trois ans en ce compris le recours au Conseil d’Etat
; l’impossibilité de retour au pays pour des raisons indépendantes de la
volonté de l’intéressé ; les maladies ou handicaps graves ; les attaches
sociales durables ou les situations humanitaires, bonne intégration, enfants
scolarisés, résidence depuis cinq ans, la prise en compte des projets
socio-économiques...). La loi UDEP prévoyait également une opération ponctuelle
de régularisation des migrants ayant introduit une demande de régularisation
sans avoir reçu de réponse au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi.
La proposition tentait également de supprimer le pouvoir discrétionnaire du
ministre en prévoyant une commission indépendante chargée d’examiner chaque
demande et dotée d’un pouvoir de décision. (BIETLOT, M., loc.cit. pg
109). Le projet fut porté au sein des institutions parlementaires par le parti
Ecolo, qui parvint à rallier à sa cause une partie des partis Socialiste et
Humaniste francophones. Pour autant, faute d'une majorité suffisante, le projet
de loi ne fut jamais voté.
[13] D’après Mathieu Bietlot,
entre 2005 et 2006, ce n’est pas moins de 47 occupations, épartpillées dans
près de vingt villes de Belgique, qui commencèrent sous la banière UDEP (BIETLOT,
M., loc.cit., pg 111).
[14] FLORES, Oscar, “10 ans d’un combat permanent”,
Les Carnets Noirs “Spécial Afghans”, numéro 12, novembre 2013, pp 1-2.
[15] La protection subsidiaire
est régie par l’article 48/4 de
la loi du 15/12/1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et
l’éloignement des qui définit la notion de protection subsidiaire et les cas
dans lesquels celle-ci peut être octroyée. Il est prévu que : « § 1er. Le statut de protection
subsidiaire est accordé à l'étranger qui ne peut être considéré comme un
réfugié et qui ne peut pas bénéficier de l'article 9ter, et à l'égard duquel il
y a de sérieux motifs de croire que, s'il était renvoyé dans son pays d'origine
ou, dans le cas d'un apatride, dans le pays dans lequel il avait sa résidence
habituelle, il encourrait un risque réel de subir les atteintes graves visées
au paragraphe 2, et qui ne peut pas ou, compte tenu de ce risque, n'est pas
disposé à se prévaloir de la protection de ce pays et ce, pour autant qu'il ne
soit pas concerné par les clauses d'exclusion visées à l'article 55/4. § 2.
Sont considérées comme atteintes graves :a) la peine de mort ou l'exécution; ou
b) la torture ou les traitements ou sanctions inhumains ou dégradants du
demandeur dans son pays d'origine; ou c) les menaces graves contre la vie ou la
personne d'un civil en raison d'une violence aveugle en cas de conflit armé
interne ou international » (voir http://www.droitbelge.be/fiches_detail.asp?idcat=48&id=557). « Le statut de protection subsidiaire
prévoit une durée de séjour limitée à 1 an. Celle-ci est renouvelable chaque
année en fonction de l’évolution ou non de la situation dans le pays d’origine
du demandeur. Au bout de 5 ans, la durée de séjour devient illimitée.
Cependant, le statut de protection subsidiaire peut prendre fin si la situation
du pays redevient viable pour le demandeur (par exemple, que la guerre prenne
fin). Celui-ci devra alors retourner dans son pays. S’il décide, malgré tout,
de rester en Belgique, il y résidera illégalement car il ne sera plus en
possession d’un permis de séjour. »
(http://www.espace-citoyen.be/article/848-le-statut-de-protection-subsidiaire/).
[16] FLORES, Oscar, loc.cit, pg 2.
[17]
ULB ; VUB ; ULG ; UCL ; ISFSC ; Université Saint-Louis
Bruxelles ; HELB ;…
[18] Voir « CP : Expulsion et exode des sans-papiers de la
Turtel’Home », (18/11/08), in Rétrospectives, pg 39. (voir
annexe)
[19] Voir « L'université comme prise de position »,
(25/11/08), in Rétrospectives, pg 43. (voir annexe)
[20] Entretien avec Anas Salih
[21] Voir le film consacré à l’occupation de la place Stalingrad : film : « Indignés sans… » https://www.youtube.com/watch?v=FVQfWONVjkE
[22] Voir le petit film
https://www.youtube.com/watch?v=KquddaUpKjs
[23] L’Agence européenne pour la gestion de la
coopération opérationnelle aux frontières extérieures. Plus d’informations,
voir : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=uriserv:l33216
[24]
https://spbelgique.wordpress.com/2012/04/29/actions-2/
[25] Voir https://spbelgique.wordpress.com/
[26] MEURANT,
Grégory & REYNIERS, Camille, « Des
murs à l’engagement », in
« Dossier Migrations et Luttes Sociales », La Revue Nouvelle, numéro 6-7, juin/juillet 2014, pg 62.
[27]
MEURANT, Grégory & REYNIERS, Camille, Ibid.
pg 64.
[28] Une demandeuse d’asile nigeriane étouffée
par les policiers chargés de son expulsion le 19 septembre 1998.
[29] Voir l’article paru dans Le Soir:
http://www.lesoir.be/326311/article/actualite/fil-info/fil-info-belgique/2013-09-25/manifestation-des-demandeurs-d-asile-Afghans-degenere-video